samedi 2 janvier 2010

Jean-Luc Godard, Lettre à Freddy Buache, 1982


Godard avait reçu commande d'un court-métrage, de la ville de Lausanne à l'occasion de son cinq-centième anniversaire. Suite au mécontentement des commanditaires, Godard répond - sans aucune condescendance, au contraire avec une humilité peu contestable et qui ne cherche qu'à s'expliquer - par cette "lettre", adressée à son ami Freddy Buache, journaliste et critique de cinéma qui dirigeait alors la Cinémathèque suisse.
Outre un portrait de ville, qui, comme toujours ou souvent chez Godard, semble traverser les couches successives du réel pour établir analogies et distinctions selon des axes brillants d'intelligence et de sensibilité, mais aussi - ce qui n'est pas une constante en 50 ans de travail, mais dont il semble ne s'être écarté qu'en certaines heures d'errance - avec beaucoup de clarté, outre aussi un très beau moment de cinéma, libre, évident, d'une justesse totale, la Lettre à Freddy Buache offre, en dix minutes, l'image limpide de ce qu'on pourrait appeler la tâche d'artiste : entendre cela que la forme tend à être, lui permettre de le devenir, pour lui permettre de dire et d'être ce pour quoi elle tend à sa propre naissance.


Film ici :


English subs included



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